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Ballades romantiques

"Mon Lou je veux te reparler maintenant de l'Amour
Il monte dans mon coeur comme le soleil sur le jour"

Aussi loin que je m'en souvienne ce fût pour moi une émotion toute particulière le jour ou j'ai découvert ces "Poèmes à Lou " d'un certain Guillaume Appolinaire.

J'essayais d'imaginer le contexte dans lesquel il avait pu écrire ce savant mélange de mots et d'envies, lui qui n'était même pas d'origine française. Mais surtout j'ai été impressioné par cette capacité et cette force d'aimer qui était en lui au milieu du chaos, des champs de batailles et des tranchées durant la Grande Guerre.
Je ne suis apparemment pas le seul à avoir trouvé en lui ce "chemin vers la poésie" je devrais plutôt dire ce chemin vers l'émotion... car la poésie pour moi c'est une émotion avant d'être un art.
Je viens de lire ce commentaire d'une internaute peu avertie qui écris: "Je lis beaucoup depuis toujours (enfin depuis que je sais lire!) mais jamais de poésie ! Il m'aura fallu du temps pour arriver jusqu'à Elle... la poésie..."





Poèmes à Lou
Guillaume Appolinaire


Mon Lou je veux te reparler maintenant de l'Amour
Il monte dans mon coeur comme le soleil sur le jour
Et soleil il agite ses rayons comme des fouets
Pour activer nos âmes et les lier
Mon amour c'est seulement ton bonheur
Et ton bonheur c'est seulement ma volonté
Ton amour doit être passionné de douleur
Ma volonté se confond avec ton désir et ta beauté
Ah ! ah ! te revoilà devant moi toute nue
Captive adorée toi la dernière venue
Tes seins ont le goût pâle des kakis et des figues de barbarie
Hanches fruits confits je les aime ma chérie
L'écume de la mer dont naquit la déesse
Evoque celle-là qui naît de ma caresse
Si tu marches Splendeur tes yeux ont le luisant
D'un sabre au doux regard prêt à se teindre de sang
Si tu te couches Douceur tu deviens mon orgie
Et le mets savoureux de notre liturgie
Si tu te courbes Ardeur comme une flamme au vent
Des atteintes du feu jamais rien n'est décevant
Je flambe dans ta flamme et suis de ton amour
Le phénix qui se meurt et renaît chaque jour
Chaque jour
Mon amour...


J’écris tout seul à la lueur tremblante
D’un feu de bois
De temps en temps un obus se lamente
Et quelquefois
C’est le galop d’un cavalier qui passe
Sur le chemin
Parfois le cri sinistre de l’agaceMonte.
Ma main
Dans la nuit trace avec peine ces lignes
Adieu mon coeur
Je trace aussi mystiquement les signes
Du grand bonheur
O mon amour mystique, ô Lou, la vie
Nous donnera
La délectation inassouvie
On connaîtra
Un amour qui sera l’amour unique
Adieu mon coeur
Je vois briller cette étoile mystique
Dont la couleur
Est de tes yeux la couleur ambiguë
J’ai ton regard
Et j’en ressens une blessure aiguë
Adieu, c’est tard.


Guillaume et Lou ne se reverront plus.
L'espoir du poète de raviver la flamme grâce à cette tentative de reconquête épistolaire restera lettre morte, et il décédera blessé à la tête par un éclat d'obus. Dans ses poèmes aux émotions très imagées, il apparait comme l'initiateur du mouvement surréaliste.
As t'il perdu son amour ou bien sa vie? mais c'était bien la même chose... puisque son amour c'était sa vie!

Appolinaire sera donc mort deux fois mais toujours bien vivant dans nos mémoires et dans nos vies, comme Alfred de Musset et tant d'autres...

(AM, le 25/11/2007)

Musique: Thunder and ligtning de RICHARD STRAUSS


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